La sortie était prévue sur le Vercors. Ne risquait-il pas de faire trop froid ? Du coup Jean-Marc a proposé de se rendre à Le Plan, afin de disposer d'un abri éventuel pour le casse-croûte.
9 sociétaires plus deux enfants faisaient partie de cette escapade. Pour rejoindre cette partie du plateau de Chambaran, passage par Tullins, mais voilà le marché de la Place Docteur Valois nécessite dans cette période particulière, la fermeture des routes adjacentes, sans déviation prévue pour aller en direction du Col de Chatain.
Nous avons du prendre la départementale 1092 jusqu'à l'intersection avec la commune de Cras, pour retourner en arrière et à partir de Morette reprendre les très petites routes.
Ainsi, les participant·e·s ont fait la découverte du patrimoine rural. Parvenus à destination, nous avons formé deux groupes, celui de la cueillette des châtaignes et celui sensé ramasser des craterelles en forme de corne d’abondance (Craterellus cornucopioides).
Dans ce bois de châtaigniers et de chênes, le groupe se faufilait au travers des très nombreuses ronces piquantes. Dans les éclaircies ou sur les vieilles souches, des hypholomes en touffes (Hypholoma fasciculare), ces champignons très toxiques nous narguaient.
En abondance également, nous avions des amanites citrines (amanita citrina) à odeur de pomme de terre crue et des amanites phalloïdes. Cette dernière catégorie est surnommée " la tueuse ", elle représente 90% des cas mortels.
Légende ou réalité, l'amanite phalloïde aurait été utilisée pour assassiner l’empereur Claude et le pape Clément VII.
Nous avons vu un très beau champignon, le clavaire en chandelier (Artomyces pyxidatus) sur une branche morte, celui-là, n'est pas comestible, il est simplement commun.
Sur l'ensemble du groupe, Bernadette a trouvé 3 girolles (Cantharellus cibarius), les autres membres se sont résolus à l'unique cueillette des châtaignes.
Le groupe des sept sportifs mené par Olivier s'est retrouvé à un moment donné, dans le périmètre d'une chasse. Devenant acteur de ce théâtre, à quelques enjambées les deux chevreuils aboyaient pour tenter de dissuader les chiens poursuiveurs. En nous voyant, les chevreuils ont marqué une pause, insuffisante pour les photographier, puis ont repris leur course. Les chiens n'étaient pas contents et ont tenus par d'autres aboiements à nous le dire !
Moins d'une demie heure plus tard, un coup de fusil a retenti, le tireur a fait mouche !Dans le secteur, il y avait plusieurs battues, un groupe de chasseurs occupaient le refuge près de l'étang, de ce fait, nous avons fait le choix de nous déplacer pour tenter de pique-niquer à un endroit moins venté. En nous rendant sur notre nouveau point de rendez-vous, nous avons aperçu le second groupe de chasseurs, avec les chiens vus un peu plus tôt. Ils dépeçaient un chevreuil.
La longueur de table trouvée est si conséquente qu'elle peut accueillir plusieurs dizaines de personnes, mais le vent violent et la fraicheur nous ont contraints à trouver un abri.Pendant ce casse croute, les faisans semblaient vouloir sympathiser avec nous. En repartant, nous en avons vu se réfugier dans des piles de bois et les chiens les traquaient !
Au départ, j'avais envie de titrer : " une sortie de RIEN ! " Pour Sophie, venant pour le première fois, c'est sans doute vrai. Les franchissements de ronces, de multitudes de banchages ont permis de faire fonctionner tous les muscles de nos jambes.
Nous étions en droit de croire à des débuts de poussées de trompettes de la mort, Bernadette avait reçu une photo d'un ami.
Parmi la fiche accompagnant le plan de la sortie, il y avait une page sur l'incidence lunaire dans la poussée des champignon, samedi prochain, nous serons dans le dernier quartier. En septembre, en cette période, les cueillettes ont été belles. Soyons optimistes, le 10, nous pourrons peut-être faire le plein de condiments !