samedi 21 avril 2018

Sortie du 21 avril 2018 à Saint Julien de Ratz


Un dicton dit : " en avril ne te découvre pas d'un fil"; aujourd'hui, nous aurions pu dire:" en avril, il fait parfois si chaud qu'il est préférable de garder un seul fil pour éviter les coups de soleil !"
Quoique qu'il en soit, les 22 sociétaires de la mycologie de Sassenage pensaient naturellement qu'après la saison pluvieuse, le soleil allait permettre l'explosion de nombreuses morilles.
La première découverte de ce champignon a été faite par Josée, au bord d'un chemin et il aura fallu plus d'une heure avant que la seconde morille grise soit cueillie par Robert S. En somme une affaire familiale, que nous pourrions qualifier de préparatoire à la future omelette du soir.
Entre ces deux épisodes, nous avons sillonné les Gorges du Bret à la découverte de la source.
Avant d'y parvenir, nous avons assisté à la sortie d'étable des 80 vaches sur le Champ Civet pour pâturer l'herbe fraîche de la Chartreuse.
Cette source a un nom: "la Fontaine du Vieil homme", le sentier qui y conduit passe à proximité d'un étang dont les frênes avaient les pieds dans l'eau.
Des paysages splendides, ont-ils vu passer Hannibal avec ses 100 000 guerriers et ses 60 éléphants en 220 avant Jésus-Christ ? 
La première invasion romaine en 140 avant Jésus-Christ qui ont laissé quelques dalles de pierres dans les bois de Ratz ? Ou plus près de nous en 1940 : les troupes d’Hitler, par un curieux rebondissement de l’histoire, reprennent le chemin des Autrichiens de 1814 pour envahir notre région… Le 23 juin 1940, les soldats allemands débouchent au Col de la Placette venant des gorges du Bret et pourchassent jusqu’au hameau des « Routes » et dans les bois environnant les soldats Français en retraite qui cherchaient la même voie de dégagement vers Grenoble que leurs prédécesseurs de 1814 !
Jusqu'en 1784, le village de Saint Julien du Ratz s'est appelé Saint Gelin de Ratz, depuis le 1er janvier 2017, la commune a fusionné avec Pommiers de la Placette pour donner naissance à la commune de La Sure en Chartreuse.
Alors, pourquoi cette source intarissable porte t-elle le nom de Fontaine du Vieil homme ? En des temps très reculés, un étranger, homme d'âge mûr accompagné d'une enfant qui paraissait être sa fille a été aperçu dans cette contrée. Très vite, ils se sont attirés la sympathie du village.
Les malheureux de toute la contrée devinrent leurs protégés et l'objet de leurs
constantes préoccupations. Y avait-il un pauvre dans le dénuement, un malade en danger ? Vite, ils accouraient, apportaient secours et remèdes. Fallait-il panser quelque plaie ? La jeune fille s'en acquittait avec une dextérité qui arrachait aux pauvres gens des cris d'admiration. La besogne terminée, ils faisaient quelques courtes recommandations et se retiraient, comme impatients de rentrer dans leur mystérieuse retraite.
Un matin, la jeune fille a voulu cueillir des nymphéas à la surface du lac, elle glissa et s'y noya. Les bonnes gens s'imaginèrent que le vieillard qu'ils ne voyaient plus, brisé par la douleur était allé rejoindre sa fille dans l'éternel repos.
Un jour, pourtant, ce deuil étrange eut une fin. On rencontra le vieillard portant un vase et se dirigeant du côté des gorges, plusieurs générations plus tard, le vieillard était toujours là !
A la mort de sa fille, fou de douleur, il s'était engagé par vœu à ne manger que du pain et à ne boire que de l'eau claire de la première source qu'il rencontrerait. Cette fontaine jaillissante dont les eaux avaient la propriété de faire vieillir, il est vrai, mais, en revanche, d'empêcher de mourir. De sorte que celui qui désirait la mort et l'appelait à grands cris, comme un remède à la violence de sa tristesse, trouva sans s'en douter une sorte d'immortalité que d'autres achèteraient chèrement. Et c'est depuis ce temps-là que la fontaine qui coule là-bas, dans les profondeurs de l'abîme, porte le nom de fontaine du Vieil-Homme. 
Robert qui a goûté cette eau a t-il vieilli prématurément, tout en se donnant des forces pour durer plus longtemps, l'avenir nous le dira ?
Toujours est-il que la nature a forgé une tête humaine pour veiller sur cette source ! Présage, croyance !
Nous ne sommes qu'à dix jours du Premier mai, les muguets sont un peu en retard, nous n'avons vu qu'un seul portant un brin de clochettes en boutons. Allez, les petits porte-bonheur, il faut vous dépêcher si vous voulez que nous puissions vous porter à la boutonnière !
Nous voici repartis pour essayer de pique-niquer au bord du Lac, des clôtures tout du long ne nous ont pas permis un accès, du coup, nous nous sommes arrêtés dans le premier pré.
Comme à l'accoutumé, nous avons partagé les préparations culinaires dont la fougasse à la crème d’artichaut réalisée par Francesca et bien d'autres choses.
Presque à la fin, Odette à moins d'un mètre de son coin annonce sa première morille, puis Francesca, puis Michel G., puis à nouveau Josée, puis un morillon par Michel G. la famille des Morchellacées s'étaient t-elles données rendez-vous en ces lieux, distants de moins de 100 mètres du stationnement de nos véhicules ?
Le Lac, nous avons fini par le voir avant notre retour dans la cuvette grenobloise.

 

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