Sortie du 22 Octobre 2022 à la Croisée des Plâtres

Il aura été beaucoup question dans cette sortie, du décès de Jean-Pierre Morin. Le billet écrit la veille pour lui rendre hommage a rappelé bien des souvenirs communs et de ce fait, Michel a complètement zappé de faire la photo de groupe.

Initialement, nous devions faire notre balade à Varacieux, mais cet espace était occupé par une battue de chasse, alors nous nous sommes repliés sur le secteur de la Croisée des Plâtres.

Après les fortes pluies de la nuit, le soleil a brillé de mille éclats contrairement aux bons champignons comestibles.

Les seize participant·e·s se sont répartis en deux groupes, mais tous ont été logés à la même enseigne.

Même les champignons non comestibles étaient peu fréquents, pourtant pour réaliser une exposition, 46 espèces ont été collectées.

Le soleil et la pluie donnent parfois des variations de teintes très particulières notamment sur les amanites tue-mouches (Amanita muscaria), du rouge clair au carmin.

Les hypholomes en touffes (hypholoma fasciculare) à proximité parfois de ceux couleur de brique (hypholoma lateritium) régnaient par vagues dans ces bois. D'ailleurs la couleur de brique de ce champignon de 8cm était plutôt délavée !

A 11H30, les deux groupes ont mis en commun les cueillettes pour l'exposition, sur les 46 espèces, 35 ont pu être pleinement déterminées.

Parmi les comestibles, un cèpe de Bordeaux (boletus edulis) trouvé par Jean-Marc, des bolets roux (leccinum versipelle), bolet orangé (leccinum aurantiacum), pied de mouton roussissant (hydnum rufescens), bolet bai (xerocomus badius). 

Ils auront été trouvés sur les chemins et non pas dans la forêt.

Après, même si la fausse girolle (hygrophoropsis aurantiaca) a été testée culinairement, elle reste un champignon sans intérêt, qui peut être indigeste !

Par contre, le houx sauvage (ilex aquifolium) présent avec déjà ses fruits rouges donnait un avant-gout festif au décor de cette forêt.

Après le pique-nique, il était bien trop tôt pour revenir à Sassenage.

Au loin, nous pouvions admirer le Mont Blanc. La pluie avait totalement nettoyé la visibilité des paysages.

Chaque chauffeur avait carte blanche et deux groupes de huit se sont formés pour des destinations différentes.

Le plus chanceux aura été notre ami José qui aura déniché quelques belles girolles.

Les photos qui ne sont pas associées à cet article sont consultables dans le nouvel album Septembre-octobre2022, en cliquant sur le lien précédent. 

Tristesse: Jean-Pierre s'en est allé !

Lorsque nous avons rejoint la mycologie de Sassenage en 2008, Gisèle et Jean-Pierre Morin formaient avec d'autres la première ossature des sociétaires.

Gisèle et Jean-Pierre étaient un couple complémentaire agrémenté d'une gentillesse à toute épreuve.

Au fil des sorties ou bien pour un petit dépannage informatique, nous nous retrouvions dans la joie et la bonne humeur. Jean-Pierre aimait évoquer ses années travail dans l'entreprise Bellavia, d'autant que Robert et Mireille, étaient des employeurs attentionnés et proches de leurs employés.

Dès les premières années de sa retraite, il a contracté la maladie de Parkinson qui l'a très fortement handicapé. La dernière fois où il a pu participer à l'une de nos sorties, c'était en juin 2017 pour notre barbecue au Col des Mouilles.

Lorsque nous avons poussé la chansonnette, il aura fait partie des chœurs de cette belle chorale mycologique entonnant "viens boire un petit coup à la maison" ou bien "la montagne" de Jean Ferrat.

Nous n'étions pas en automne, mais cette chanson, nous la fredonnons très régulièrement : "pourtant que la montagne est belle, comment peut-on s'imaginer, en voyant un vol d'hirondelles que l'automne vient d'arriver....."

C'est cet été, le 1er aout que Jean-Pierre a eu 75 ans et en écrivant ces mots d'hommage, je repense à une discussion que nous avions eu avec Gisèle, lui demandant s'ils seraient parmi nous à la fête de fin d'année de la mycologie, elle répondit :"j'ai trop peur que Jean-Pierre avale de travers et que nous ne puissions rien faire !"

Que le sort est cruel, cette crainte est survenue après le vol d'hirondelles, Jean-Pierre a perdu sa respiration. Il laisse un grand vide.

Cette maladie dégénérative associée à des symptômes moteurs (mouvements lents, tremblements, rigidité et déséquilibre) nécessitait un accompagnement et je revois Gisèle projetant son pied pour que le cerveau de Jean-Pierre puisse ordonner à sa jambe d'avancer.

C'est une image extraordinaire de complicité, de communion, d'amour !

Mardi 25 octobre à 9H30, les obsèques de Jean-Pierre se dérouleront à l'Église de Sassenage. Des sociétaires de la mycologie seront présents pour l'ultime adieu à l'ami, le compagnon de balades, le pote, mais aussi pour à notre tour, tendre notre jambe ou nos mains vers Gisèle, Laurence et Karine et toute sa famille en signe de soutien face à cette terrible épreuve.

Nos condoléances amicales, signifieront également notre volonté de revoir parmi nous Gisèle, notre Gisèle. 

Sur les deux chansons interprétées le 24 juin 2017, nous avions filmé "Allez viens boire un petit coup à la maison", dans ces images, on peut reconnaitre, Georges, Nicole, Jean-Marie et Laurence qui nous ont quittés, nous les associons à cet hommage.

Moules de Corde du Croisic aux trompettes de la mort

 Recette préparée par Jean-Marc :

Ingrédients 

• 300 grammes de moules décortiquées
• 300 grammes de champignons trompettes de la mort
• 1 poivron
• 2 tomates mondées
• 1 oignon moyen
• 1/4 d'une gousse d'ail
• Persil
• 30 cl Vin blanc
• beurre, sel, poivre
  

Préparation 

1. Cuire les moules avec un fond de vin blanc, l'ail en petits morceaux et un demi-oignon. Après 10 minutes de cuisson, enlever les coquilles des moules et réserver
2. Après nettoyage, mettre les trompettes de la mort en chauffe dans une casserole pour les faire dégorger, réserver 
3. Couper les tomates en morceaux après émondage, couper le 1/2 oignon, puis émincer, couper 1/4 du poivron vert en petits morceaux
4. Faire chauffer une casserole avec un fond de beurre, puis faire revenir tomates, poivron et oignon, sel, poivre - Rajouter les moules décortiquées et les trompettes de la mort, mélanger et laisser mijoter 10 minutes.

Le plat est prêt à être dégusté, il peut être servi chaud ou froid  !

 

Sortie du 15 octobre 2022, Prairie de Girieux

La Prairie de Girieux aura été une très belle découverte pour les 19 sociétaires présents à cette sortie.

Une première fois, où dès notre entrée dans les bois, nous avons été surpris de l'humidité ambiante et des parterres de champignons à nos pieds. 

Bien évidemment, ce que nous recherchions c'était d'obtenir de belles cueillettes et toute cette petite troupe a été satisfaite.

Dans tous les paniers, sans exception, il y a eu des chanterelles en tubes (cantharellus tubaeformis) et des trompettes de la mort bien sombres (craterellus cornucopioides).

Quels sont les bienfaits de la chanterelle en tube ou de la trompette de la mort ?

Riches, en vitamine D pour le bon développement osseux et dentaire, en vitamine E qui protège du vieillissement cutané et en vitamine K pour favoriser la circulation sanguine, elles apportent une dose importante de sélénium qui est un excellent antioxydant.

 

Plusieurs d'entre nous, ont cueilli des chanterelles cendrées (craterellus cinereus) et puis, il y a eu un veinard, Michel qui à proximité d'un meunier a trouvé un jeune cèpe.

 

Sur le sentier, nous avons été intrigués par le platelage en nous demandant à quoi, il pouvait servir : 

• 
  Pour garder les chaussures à l'abri de la boue dans le cadre du tourisme ? 
• Pour descendre les billes de bois ?
• Pour faire circuler des chariots ?
  

Nous n'avons pas trouvé de réponse !

 

Le long de ce circuit, deux cabanes permettent de s'abriter et de faire éventuellement une petite flambée, mais aujourd'hui, la température clémente, le ciel d'un bleu éclatant et le soleil ont permis de passer une très belle journée.

C'est dans la prairie que nous avons pique-niqué. En entrée, nous avons goûté une préparation élaborée par Jean-Marc, mariage entre les moules de Cordes et les trompettes de la mort, une recette qui sera mise en ligne sur ce site. Pour le dessert, il y avait abondance dont les cakes maison confectionnés par Joëlle.

Le nombre de nos sociétaires désireux d'apporter une touche personnelle, grâce à leurs photos, s'accroit et bien évidemment les images qui ne sont pas associées à cet article sont consultables dans le nouvel album Septembre-octobre2022, en cliquant sur le lien précédent.

 

 

Sortie du 8 octobre 2022 à Plan

La journée aura été pluvieuse notamment à compter de 11H, mais dans les bois, les châtaigniers ont freiné cet élan.

Pour les 12 sociétaires présents, cette journée a été riche !

Toutes et tous auront fait de belles cueillettes de Craterellus cornucopioides, un champignon que l'on appelle trompette des morts, mais aussi corne d'abondance, craterelle. 

Son odeur agréable, d'un mélange humique et fongique rappelle la mirabelle.

Aujourd'hui, dans ces bois de châtaigniers, sa couleur était plutôt claire et ce champignon bercé par le vent du sud a commencé sa période de séchage.

Ce champignon est utilisé dans de multiples recettes. À tel point qu'il est connu comme la truffe des pauvres. 

Il est utilisé dans le riz, les pâtes, les soupes, les estouffades de viande et les soupes de poissons, les ragoûts, les salades, les garnitures et dans des recettes exquises comme le filet de poulet à la crème de trompettes de la mort, les gnocchis aux trompettes de la mort et au piment ou la crème de melon aux trompettes de la mort et à la poudre de jambon ibérique.

Ici ou là, il y avait bien des amanites phalloïdes et nous avons eu une pensée particulière pour cette personne du Nord-Isère qui est décédée après avoir mélangé ce champignon avec des agarics champêtres. Et aussi, nous avons rencontré ce champignon particulier à l'odeur de cadavre, l'anthurus d'archer dénommé les doigts du diable (Clathrus archeri), très présent sur le Parc naturel de Chambaran.

Nous savions que le rendez-vous pour trouver une solution de repli d'un abri pour notre repas de la mi-journée, était fixé à 12H30, mais jusqu'au dernier moment nous avons tenu à collecter le maximum de spécimens de trompettes, ainsi que de belles châtaignes. 

Le préau de la salle des fêtes des planots (les habitants de la commune de PLAN) a été notre refuge, prêté par des gens très charmants, qui préparaient une manifestation festive. Des chaises nous ont même été offertes afin d'éviter de prendre notre collation assis au sol. Nous les remercions pour ce confort bienvenu.

Nous nous sentions si bien sous cet abri que nous avons improvisé une chorale composée de Jean-Marc, Michel et Patrick.

Ce dernier, pour sa première participation a apprécié l'ambiance bon enfant de la société mycologique de Sassage. Tous les trois ont ainsi interprété la chanson, "la montagne" de Jean Ferrat.

Les photos qui ne sont pas associées à cet article sont consultables dans le nouvel album Septembre-octobre2022, en cliquant sur le lien précédent.  

Sortie du 1er octobre 2022 à la baraque d'Achieux

En raison des conditions météo, nous avions choisi pour cette sortie la Cabane forestière d'Achieux à Méaudre.

En chemin, nous avons croisé les spéléologues près du gouffre Berger et à quelques enjambées, les chasseurs avaient mis leurs panneaux annonçant une battue.

Les 13 sociétaires présents sur la matinée auront été les seuls dans cette forêt. Jean-Marc proposa de constituer deux groupes, en annonçant que celui qu'il conduirait devait être à la cabane dès 11H pour allumer le feu, le seul volontaire sera Jacques !

Pour le second groupe de onze participant·e·s conduit par Olivier, la première impression sera la multitude de variétés de champignons, du coup ce lieu s'annonçait comme un excellent choix. Tout le monde s'émerveillait devant un parterre coloré, ponctué par des "Oh que c'est beau" !

Pour Michel, ce sera l'interpellation continuelle, de la part des nouveaux demandant : " c'est quoi ce champignon ? "

Michel n'aura pas su répondre à tous les questionnements et en substance, il dira : "La Société mycologique du Dauphiné organise une exposition à la Mairie de Grenoble, aujourd'hui et demain, aux vues du parterre qui nous entoure, les mycologues auront eu une chance extraordinaire de pouvoir présenter autant de spécimens.

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  Des cèpes, des girolles, des chanterelles en tubes, des pieds de moutons, des clitocybes odorants à odeur d'anis, des lactaires d'épicéas pour aborder les champignons les plus gouteux.
• Des clavaires: tronqués (clavariadelphus truncatus) ou dorés (ramaria aurea) qui sont des comestibles très moyens. Des hygrophores : limaces, russules, ponceau (bons comestibles), mais aussi des  hygrophores du chêne vert, non comestibles.
• 
  Des russules, belettes (comestibles), mais aussi émétiques (toxiques), de petits gris (tricholomes terreux) mais aussi des tricholomes équestres (toxiques).
• Des gomphides : glutineux (comestibles), mais aussi roses (à rejeter).
• Des hypholomes en touffe très toxiques et les amanites
• etc..............
  

Concernant l'histoire de la baraque d'Achieux, j'ai décrit au mois de mai dernier, comment ce lieu avait été utilisé par la résistance dans le Vercors lors de la lutte contre le nazisme. Aujourd'hui, je vais tenter d'aborder la question de ce champignon que vulgairement chacun nomme les sanguins.

La famille des lactaires compte environ 80 espèces, je ne mentionnerai que quatre d'entre elles qui sont comestibles :

• Le Lactaire des épicéas ou lactaire détestable (lactarius deterrimus), sous les épicéas dans les terrains calcaires;
• Le Lactaire délicieux (lactarius deliciosus) dans les bois de conifères, il apprécie la couverture des pins, de préférence sur sol acide et humide (présent dans le Trièves)
• 
  Le Lactaire Sanguin (lactarius sanguifluus), c'est le nec plus ultra, essentiellement dans les bois de résineux.
  
• Le Lactaire semi-sanguin (Lactarius semisanguifluus), sous les pins avec sol calcaire souvent dans les endroits herbeux.

Tandis que nous partagions notre repas, bien au chaud, grâce à la flambée du poêle, nous avons vu un groupe qui lui aussi venait à la cueillette de ces lactaires détestables dans le but de remplir des cageots qui seront destinés à la confection de bocaux dit de "sanguins", ou bien serviront pour la fabrication de teintures. 

Ceci n'est pas une cueillette raisonnée !

Pour continuer la vie naturelle de la forêt, la sporulation est indispensable. Les vieux champignons ont déjà donné, il ne faut pas vouloir, tout ramasser, il est important de laisser de jeunes champignons pour la semence de demain ! 

Les photos qui ne sont pas associées à cet article sont consultables dans le nouvel album Septembre-octobre2022, en cliquant sur le lien précédent. 

Pour cette sortie, Philippe nous apporte lui-aussi, son concours photos !

 

Sortie du 24 septembre 2022 dans les Chambarans

Lorsque vous disposez d'un cliché montrant de jeunes cèpes de Bordeaux cueillis par une mycologue dans les Chambarans, votre curiosité est mise en éveil !

D'autant plus que l'équinoxe d'automne s'est déroulé la veille, vendredi 23 septembre 2022 à 3 heures 3 minutes et 40 secondes (heure française). Ce jour très précis est chaque année synonyme de rituels dans certaines cultures ou croyances anciennes (adeptes du druidisme et du chamanisme). 

Appelé "Mabon" en celtique, le phénomène astronomique désignant ce moment où jour et nuit ont la même durée correspond aussi à l'époque, côté automne, où une bonne partie des produits agricoles est récoltée. Les fêtes païennes symbolisent alors des remerciements pour ces fameuses récoltes. 

De là à penser une poussée fongique liée à ce phénomène, il n'y a qu'un pas ! De plus, cet équinoxe était suivi par une journée classée météo instable avec averses ou pluie.

Le principal effet de cette annonce a été de dissuader la plupart de nos sociétaires.

Le territoire des bois de Chambaran, est très étendu ! Notre petit groupe de 6 personnes a effectué des tests, le premier dans un secteur à prédominance de résineux, en dehors de Martine et Éliane qui ont trouvé quelques pieds de moutons, les champignons brillaient par leur absence. La curiosité de ce lieu aura été sans conteste la belle salamandre prenant la pose sur un caillou couvert de mousse.

Nous avons repris nos véhicules pour nous rendre sur un secteur à prédominance de feuillus, là il y avait 2 voitures, mais apparemment, il n'y avait pas eu de pluie à cet endroit. En chemin, nous avons croisé un couple déçu de n'avoir trouvé rien d'autre que quelques minuscules pieds de moutons, l'hydnum repandum. Décidément, ce champignon a oublié de se répandre !

Adieu résineux, adieu feuillus, nous allons tenter les châtaigniers. Sur ce troisième repère, il y avait bien quelques très vieux cèpes d'été envahis de petits vers, classés dans les protéines animales. Ouf, il y a bien eu quelques minis cornes d'abondance ou trompettes de la mort !

Avec les quelques exemplaires cueillis, ce champignon mérite amplement le terme de condiment.

Les photos qui ne sont pas associées à cet article sont consultables dans le nouvel album Septembre-octobre2022, en cliquant sur le lien précédent.