mardi 15 octobre 2013

Champignons : une centaine d’intoxications depuis le mois de juillet

Nous reproduisons un article paru dans le Dauphiné Libéré qui appelle à la vigilance les cueilleurs de champignons;
Une fricassée de cèpes, une poêlée de lactaires. Avec l’arrivée des premiers imas automnaux vient l’envie de champignons. Un plaisir des papilles qui peut pourtant tourner au cauchemar, tant sous les frondaisons se cachent parfois de véritables poisons. Ainsi, selon le centre antipoison de Lyon, depuis le mois de juillet, en Isère 22 intoxications provoquées par l’ingestion de champignons ont été rapportées. Dans le Rhône, 76 cas ont été signalés.

Depuis début octobre, déjà 32 appels pour l’Isère et le Rhône au centre antipoison

« Et nous sommes dans une phase ascendante », prévient Jean-Marc Sapori, médecin à l’unité d’urgences sanitaires du centre antipoison et de toxicovigilance de Lyon. Ainsi, durant les deux seules premières semaines d’octobre, ce sont six cas dans l’Isère et 26 dans le Rhône qui ont été signalés. Par chance, aucun décès n’est à déplorer pour le moment. Mais la vigilance doit être de mise : l’année dernière, en Rhône-Alpes, deux personnes sont mortes après avoir ingéré des champignons toxiques ; en Bourgogne, récemment, un enfant de 18 mois a dû subir une greffe du foie après avoir mangé des champignons vénéneux. « Le nombre d’appels reçus au centre antipoison ne permet pas de préjuger de ce qui va se passer, mais on peut tout de même dire que cette année, les intoxications surviennent plus précocement – deux semaines plus tôt – que l’année dernière », assure Jean-Marc Sapori.

Des amanites phalloïdes repérées en Isle Crémieu

« Nous avons eu des appels de personnes malades alors qu’elles pensaient avoir ramassé des trompettes de la mort, des mousserons ou des cèpes ; un grand-père qui avait cueilli des champignons vénéneux et qui s ‘inquiétait parce que son petit-fils les avait touchés », détaille encore le praticien hospitalier.
De nombreuses espèces de champignons sont donc sur le banc des accusés, mais la plus célèbre coupable des intoxications reste l’amanite phalloïde. Et si les ramasseurs ne se montrent pas plus vigilants, l’hécatombe pourrait continuer. « Cette année, il y a de grosses poussées d’amanites phalloïdes », confirme Espérance Bidaud, la présidente de la Fédération mycologique et botanique Dauphiné Savoie. Elle-même en a trouvé à Moras (ainsi que des entolomes livides toxiques) il y a dix jours. « J’ai croisé des promeneurs ce week-end qui en ont également vu dans d’autres secteurs », insiste-t-elle. C’est d’ailleurs là que réside toute la difficulté : rien ne permet de dire où et quand les amanites vont sortir. Il est donc plus que jamais conseillé de regarder plutôt deux fois qu’une un champignon avant de le cueillir.

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