Ce week-end des 10 et 11 juin 2023 dans la Drôme provençale a failli être parfait, la seule ombre au tableau est dû à la précipitation orageuse intervenue le dimanche à 14H12 durant notre pique-nique.
Avec 35 participant·e·s, nous avons connu la plus forte participation à une sortie annuelle de la Société mycologique de Sassenage. Pour retrouver des chiffres voisins, il faut remonter à l'année 2014 à Céüse, avec 33 personnes, tout comme les 33 de 2011 à Villar d'Arène.
Au départ de Sassenage, les 10 conductrices et conducteurs ont reçu de la part de Jean-Marc, une feuille de route pour cette première journée. La première halte était prévue à Crest sur la Place de la Liberté, le Parking de Champ de Mars étant assez conséquent. Première indiscipline, une ou deux voitures ont pris l'autoroute et du fait du temps gagné ont pu stationner et se rendre au Café du Pont. Pour les autres, la différence d'horaire, liée à la tenue du marché ont rendu la tâche très compliquée.
Que faire ? du coup, proposition a été faite de se rendre au second rendez-vous sur le parking du Silo, château d'eau à proximité de l'auberge des Dauphins sur la forêt de Saoù. Michel avait bien proposé de faire un crochet entre Crest et la forêt à Autichamp, ce village médiéval perché avec de splendides lavoirs, mais, cette proposition ne figurant pas sur le descriptif des routes à prendre, finalement personne ne s'est rendu sur cette commune.
A Saoù aussi, il y avait le marché, lorsque le véhicule conduit par Martine est parvenu à ce second point, il aura fallu attendre plus de 70 minutes pour voir apparaitre les suivants, enfin presque ! Les Roberts ont tourné un peu rapidement la page itinéraire et il leur a fallu rebrousser chemin. Dans cette vallée encaissée, aucun opérateur de téléphonie ne parvient à franchir cette zone blanche.
Les signaux de fumée n'étant pas recommandés dans un bois; il ne nous restait plus qu'à réaliser de petites affichettes pour diriger nos retardataires vers l'auberge des Dauphins.
Nous avions prévu un circuit pédestre par le chemin de Gontardon, avec y compris recherche de marasmes ou mousserons, près des sables blancs.
Compte tenu du retard et des distances à parcourir, cette option a été abandonnée. Une écuyère dépendant de l'office national des forêts, nous a conseillé un circuit de niveau 2 en terme de difficulté, mais là aussi, deux heures étaient nécessaires pour l'accomplir, c'était de trop.
La seule alternative crédible était de profiter pleinement de cet endroit aménagé pour faire le tour de l'immense Parc, d'apprécier l'allée des cèdres, de pique-niquer sur les endroits aménagés, de visiter le musée de l'Auberge.
Il y a seulement deux ans, en 2021 que l'Auberge des Dauphins, surnommé "le Trianon drômois", avec son salon doré, au style versaillais a ouvert ses portes au public après 70 ans sans
visiteurs.
La forêt de Saoû a été achetée en 1924 par Maurice Burrus, industriel alsacien qui avait fait fortune dans le tabac. "Il décide d'en faire un lieu de tourisme vert et construit ce pavillon, qui est une sorte de folie architecturale, au style néo classique, inspiré de l'architecture Versaillaise."
En 2003, le département achète la forêt de Saoû et l'Auberge avec, pour
en faire un musée du patrimoine naturel et historique de la forêt. Le
salon doré fut la première partie de l'auberge à rouvrir.
Lieu d’expositions et de programmation culturelle, espace de détente et
de rencontres, l’Auberge des Dauphins, maison de site, a pour ambition
de susciter l’émotion, d’inciter à la réflexion sur la préservation de
l’environnement et d’éclairer les rapports infiniment complexes
qu’entretiennent l’être humain et son environnement. Voici le lien pour la visite virtuelle de ce lieu
Vers midi, tout le groupe pouvait être soulagé, la totalité des présent·e·s au départ de Sassenage était enfin réunie !
Le départ pour la 3ème halte était fixé à 14 heures, il n'y aura eu que 3 retardataires avec moins de 10 minutes. Nous voici partis en direction du Col de Lescou pour une vision panoramique de la Provence.
Une planche attire notre attention, elle porte le message suivant : " Il est interdit de voler du gravier par temps de brouillard "
Toutes les supputations peuvent être de mise face à cet étrange recommandation.
Le temps de repartir que la 4ème halte se profile, un arrêt de 15 minutes dans l'un des plus anciens café de la Drôme qui durera 3 fois plus de temps.
Ce café du Mont Angèle qui doit son nom au point culminant de la Drôme provençale à 1606 mètres offrant des panoramas magnifiques dans les alpages et sur les massifs environnants.
La tenancière de ce bar ouvert, âgée de 87 ans, n'en revenait pas, toutes les tables, toutes les chaises de sa terrasse occupées, mais comment faire pour servir une foule aussi impressionnante ?
La solution, nous l'avons trouvé collectivement, Éliane a récupéré un calepin, un stylo et a classé chaque table avec sa commande particulière basée sur les boissons disponibles et comme dans une ruche où chaque abeille remplit sa mission, les unes et les autres se sont dévoués y compris pour le service, l'encaissement. La Grand'mémé avait fixé un tarif quasi unique, la boisson à 3€, il fallut insister pour lui dire que pour une goutte de sirop avec l'eau du robinet, c'était quelque peu exagéré, elle a consentie, une baisse minime. Les règlements devaient s'opérer par table et non de façon individuelle. Pour les billets, elle se dirigeait vers sa cuisine pour les mettre à l'abri.
A l'intérieur de ce bric-à-brac, les résultats de ces bouquets de fleurs séchés réalisés pour sa petite fille.
Avant de terminer notre périple, nous devions encore faire 2 arrêts, en fonction du retard pris, nous abandonnerons la vue panoramique du col de Pré Guitard pour nous rendre sur la base de loisirs de Cornillon sur l'Oule. Suite au départ précipité, la dernière table n'avait pas terminé la consommation des boissons prises et partira avec du retard.
Philippe sera le seul a osé se baigner, les autres préférant attendre l'arrivée au Village-Club "les Lavandes", d'autres feront le tour de cette étendue d'eau conçue comme un espace de détente et de sport, avec les enchainements de mouvements pour garder la pleine forme. Des photos retracent les différentes postures recommandées.
A 16H45, les 35 sociétaires seront "bagués" avec un bracelet pour circuler en divers endroits et profiter des différents équipements, de la restauration...
Chacune, chacun étaient déchargés de la discipline de groupe. Une douzaine sont allés se baigner dans la piscine, d'autres découvrir le charmant village de Remuzat, d'autres ont fait des parties de pétanque, d'autres pris des photos d’orchis ou d'ophrys apifera, d'autres à suivre les agneaux et moutons et les cris particuliers des bergers, etc...
A 19H30, nous nous sommes retrouvés à la salle de restauration pour partager un buffet composé de crudités, charcuteries, plats chauds, fromage, desserts.
Dimanche, après le petit déjeuner, avoir débarrassé les chambres, la photo de groupe, nous voici partis vers Saint May pour nous rendre au parking situé à quelques centaines de mètres au dessus du Rocher du Caire.
Une recommandation pour éviter d'effectuer des manœuvres sur voie étroite, il est important de bien suivre les panneaux marqués "Vautours", bien tenir sa gauche.
A 10H, chacun à son rythme est venu jusqu'au sommet. Les genets jaune d'or sont en pleine floraison et exalte des senteurs fortement utilisées par les parfumeurs.
Pas besoin de flacon, l'odeur naturelle a accompagné nos pas.
Les vautours habitués à interpréter différents ballets au grès des courants d'air nous jouaient des mélodies, celle de l'approche intempestive, celle de gravir les hauteurs pour ne pas être plus gros que l'avion assurant une liaison régulière et enfin celle de la partie de cache-cache.
Les milliers d'images prises par les paparazzis de la mycologie ne seront au final que quelques unes, tant la précipitation du vol est fulgurante, mais quel plaisir de capter un instant de l'intimité de ce charognard.
Les nuages sont arrivés pour progressivement, changer l'atmosphère, les vols se faisaient moins soutenus, alors progressivement des différents coins, côté croix, coté falaise, côté végétation, nous nous sommes rangés à l'évidence, il était préférable de reprendre le chemin inverse.
Édouard, nous a dit avoir commander un passage à 11H22, le vautour n'a eu qu'une petite minute de retard !
Pour le pique-nique, nous avions choisi l'aire à proximité de l'Oule, une bonne partie d'entre nous, se sont retrouvés pour l'apéro au Restaurant du midi, en ignorant la spécialité maison, une combinaison, sirop de melon, clairette de Die et vin rosé.
En se rendant sur les différentes tables, notre ami René en retirant ses lunettes de soleil a perdu son appareil auditif dans l'herbe, et voila une équipe scrutant chaque bout d'herbe, sans succès. Finalement Patrick, intrigué par ce manège est venu aux nouvelles et à plus de deux mètres du lieu supposé a retrouvé cet amplificateur.
A 14H10, les frangines qui étaient à proximité d'une yourte en pierre ont vu le ciel s'obscurcir, deux minutes plus tard, l'orage s'est déclenché.
L'après-midi, pour celles et ceux qui le souhaitaient, une visite de l'introduction de gypaètes barbus était prévue. La crainte d'être prisonnier de l'orage a dissuadé la plupart, les 9 qui ont suivi seront passés entre les gouttes. Le gypaète barbu est le plus grand vautour de la faune européenne, vous trouverez sur ce site des informations précises.
Nous avons admiré tant de belles choses, savouré des instants merveilleux qu'il m'a semblé préférable d'ouvrir un dossier exclusif Rémuzat2023.