samedi 10 septembre 2022

Sortie du 10 septembre 2022 au Plateau de l'Arselle


Le contraste de température entre la plaine et la montagne était saisissant : 16° au départ de Sassenage et seulement 8° à Chamrousse. Les 15 participant·e·s à cette balade forestière, à peine arrivés n'ont pas hésité à s'habiller chaudement.

Pourtant, l'équinoxe d'automne débute officiellement le vendredi 23 septembre 2022, le jour où notre association tiendra son assemblée générale. 

L'ardoise de Jean-Marc, avant le départ, s'est couverte de différents dessins de champignons: les amanites et aussi les différents bolets que nous étions susceptibles de rencontrer. Les occupants d'une voiture venant d'arriver, ont dit : "dépêchons-nous, avant qu'ils ne partent dans les bois !"

Après la séance d'apprentissage, nous avons formé deux groupes: celui conduit par Olivier réunissait 6 sociétaires et celui dirigé par Jean-Marc, le reste ! Sur ce second groupe, c'était l'autonomie individuelle et c'est ainsi que 4 d'entre nous ont découvert un four à pain au cœur de la forêt.

Ce n'est pourtant pas, la première fois que nous faisions ce circuit . Ne pas voir un champignon, c'est fréquent, mais là, un four à pain, cela tient de la gageure !

De ce groupe, c'est Robert qui sera le premier à découvrir des cèpes. Sur un tronc de hêtre, Martine a vu un polypore qu'il faudra déterminer.

L'autonomie a rapidement débouché sur des séparations, Bernadette se retrouvant seule a fait appel à Michel et rapidement un nouveau groupe de cinq personnes s'est constitué, mais voilà que Luigi, entendant le mot "rassemblement" a cru qu'il fallait retourner aux voitures.

SMS, coups de fil, il n'était pas simple de se mettre en situation de cueilleur. 

Fort heureusement, Jean-Pierre, plus chanceux a laissé à Michel, le soin de ramasser un premier cèpe, ce qui a constitué une amorce pour en trouver d'autres.

Les bolets rares, Martine et Jean-Marc les découvriront ! En effet, le bolet royal (Bytyriboletus regius) est le seul en Europe à avoir un chapeau rouge qui ne bleuit pas ou très faiblement, son pied est jaune vif, c'est un bon comestible à la senteur de noix. Ce champignon est plutôt méridional et sans doute un effet de la chaleur de cet été l'aura fait monter un peu plus au Nord. 

A 12H30, nous nous sommes tous retrouvés pour pique-niquer vers le foyer de ski de fond et après le café partagé, une exposition mycologique a été improvisée pour déterminer les différentes variétés cueillies.

Les photos qui ne sont pas associées à cet article sont consultables dans le nouvel album Septembre-octobre2022, en cliquant sur le lien précédent.

 

 


lundi 5 septembre 2022

Sortie du 3 septembre 2022 au Crêt du Poulet

Le premier samedi de septembre est consacré sur la plupart des communes à la découverte des associations et aux inscriptions. Pour la Société mycologique de Sassenage, après des mois calamiteux en terme de cueillettes, nous ne pouvions renoncer à maintenir la sortie habituelle du samedi.

Comme toutes les autres associations, nous avons besoin d’accueillir de nouveaux sociétaires, c'est pourquoi, nous avons ouvert une page sur le site sassenage.net pour permettre l'adhésion en ligne, à partir du lien suivant :  https://www.sassenage.net/mycologie-sassenage .

Le départ pour les 11 participant·e·s, de cette randonnée mycologique a eu lieu à partir du parking du Foyer de ski de fond du Col du Barioz à 1 424 mètres, sous un ciel un peu couvert, en ce début de matinée.

Les premiers cèpes ont été trouvés à proximité du Lac de Crève Cœur. Nous avons poursuivi notre route vers la montée au Crêt du Poulet à 1692 mètres.

Lors de notre passage à la source de la Belle Aiguette, nous avons rencontré un groupe de personnes entretenant les abords.

C'est dans la forêt de la Grand Teppe que dans l'ensemble, une belle cueillette de cèpes a eu lieu.

Durant la journée, nous n'avons croisé que deux ramasseurs de champignons.

D'ordinaire, l'amanite tue-mouche accompagne les cèpes, cette fois, il y en avait peu, nous avons surtout vu des Clitopiles pruineux ou meuniers et des russules belettes (Russula mustelina).

Nous avons déjeuné au Chalet du Levant. Le soleil a fait son apparition dans l'après-midi.

Pour le retour par le Crêt Luisard, en direction du Chalet de Pierre Roubet, deux belles biches se sont retrouvées à proximité de notre passage. Sur cette fin de parcours quelques bolets supplémentaires ont complété les paniers.

Les photos qui ne sont pas associées à cet article sont consultables dans le nouvel album Septembre-octobre2022, en cliquant sur le lien précédent.

samedi 27 août 2022

Sortie du 27 août 2022 au Luitel


Pas d'effet nouvelle lune lorsqu'il n'a pas plu, de ce fait les rares champignons présents sur la première partie de la sortie, étaient pour l'essentiel classés parmi les toxiques ou les mortels : clitocybe ou pleurote de l'olivier (omphalus olearius), clitocybes du bord des chemins (clitocybe rivulosa).

Parmi les 12 sociétaires présents, certains ont cru trouver du choix comestible et se sont munis de paniers, et parfois en l'empruntant.

Le fruit en abondance notamment sur la tourbière était l'airelle rouge (vaccinium vitis-idaea). L’airelle rouge, est un sous-arbrisseau appartenant à la famille des Éricacées, elle se trouve en sous-bois sous les conifères, dans les tourbières, dans les landes subalpines jusqu’à 3000 m. 

Moins utilisée que la myrtille, l’airelle rouge est un fruit qui se consomme comme la canneberge. C’est à la fois une plante ornementale, médicinale et comestible, mais sur ce site classé, espace naturel sensible, sa cueillette est interdite.

La tourbière du col Luitel doit son existence aux grands glaciers du Quaternaire. 

Sa traversée se fait sur des caillebotis. Sa richesse biologique est tout à fait remarquable, le lac abrite sur ses rives une flore digne des paysages scandinaves. Mousses, plantes aquatiques (sphaignes) et plantes carnivores (drosera, petite utriculaire & grassette vulgaire) se développent dans une tourbière âgée de plus de 12 000 ans. Mousses sans racine, les sphaignes sont de véritables éponges qui absorbent l'eau, jusqu'à 25 fois leur poids sec. Elle forment des coussins ou radeaux qui progressent vers le centre du lac.

Après cette marche sur caillebotis, notre circuit s'est poursuivi d'abord sur un sentier large et puis en se dirigeant vers un col, le chemin avait été grignoté par la végétation et par la poussée de petits hêtres.

En avançant, nous nous sommes retrouvés dans le royaume de la soie des toiles d'araignées, un signe de la profusion de proies dans ce secteur. 

Beaucoup de branches étaient recouvertes de ce piège, ce qui nous a permis de réaliser des clichés différents. 

Dans cet atmosphère, le brouillard avait décidé de nous accompagner. C'est à ce moment-là que Jacques s'est rendu compte que quelque part, il avait perdu le panier emprunté à Jean-Marc. Nous avons été unanimes pour lui dire de ne pas refaire le circuit inverse.

Le chemin pour la descente vers les tables de pique-nique était large, deux autres séries de champignons étaient présents: la vesse de loup (lycoperdon) et les fausses girolles (hygrophoropsis auriantaca).

Le décor de notre salle à manger était un sculpture de Laurent Schwoehrer (Shoux) intitulé "Les Mal Aimés". 

De cet arbre, des animaux représentatifs de la biodiversité de la réserve naturelle du Luitel, sortent comme une interpellation des petits et des grands sur la peur de l'autre imputable à la méconnaissance.  Araignée, serpent, hibou, chauve-souris, crapaud, d'où jaillissent des peurs irrationnelles, des affabulations, des légendes !

A une famille de la région lyonnaise passant à proximité, nous avons posé la question : à tout hasard, avez-vous aperçu un panier ? La réponse a été l'affirmative, et il n'était pas très loin. Très vite, Jacquot l'a retrouvé.

Pendant ce mouvement, Martine qui ne souhaitait pas revenir une fois de plus, sans rien s'est arrêtée devant des muriers sauvages et a cueilli de quoi faire une petite gelée.

En repartant de ce lieu pour visiter la Chartreuse de Prémol (ce nom vient du latin Pratis Mollis, le Pré Mou), la température avait peu évoluée, un petit 15°. 

Sur ce nouveau circuit, Walter a trouvé dans un premier temps, des bolets à pieds rouges et également des polypores soufrés. Le webmaster pouvait se dire : enfin du comestible, avec une valeur gustative pour le Neoboletus erythropus, les polypores soufrés (Laetiporus sulphureus) étaient parasités par des moisissures, dommage !

En ce qui concerne la chartreuse de Prémol, le site chamrousse.info refait l'historique de cet ancien couvent. Pour aujourd'hui, ce qu'il faut retenir, c'est l'évolution de ce chantier.

En 2008, un projet de développement touristique, culturel et économique, voyait le jour pour mettre en valeur le site de l’ancienne Chartreuse de Prémol. Projet sans suite, du fait de la crise financière de cette année-là et d’un changement organisationnel des communautés de communes impactant Vaulnaveys-le-Haut. 

Ce n’est qu’en 2019 que, après des études préliminaires et quelques opérations ponctuelles dont la mise en sécurité des ruines de la Chartreuse, Grenoble-Alpes Métropole (dont fait partie Vaulnaveys-le-Haut depuis 2014) décide de faire réaliser des travaux pour la conservation de la Porterie et des voûtes . 

Le constat se révélait alarmant, le bâtiment de la Porterie et les voûtes étant "extrêmement fragilisés". Les travaux ont pour objet de consolider les voûtes, de mettre hors d’air et hors d’eau l’ancienne Porterie avec la restauration des façades et des murs de refends, la purge des anciens enduits et leur réfection à la chaux, et enfin la construction d’une charpente traditionnelle avec couverture en ardoises naturelles.

Les photos qui ne sont pas associées à cet article sont consultables dans l'album été2022 , en cliquant sur le lien précédent.

 

samedi 20 août 2022

Sortie du 20 août 2022 aux Seiglières


Après les différents orages intervenus, les 15 sociétaires présents avaient l'espoir de rencontrer, suite au choc thermique, une poussée de cèpes. Il faudra attendre !

Notre première curiosité sera de nous diriger vers la maison forestière du Marais, pour voir, le Hibou des marais ou Hibou brachyote à l’entrebâillement de son refuge, il dort paisiblement.

Dans les bois, l'humidité ambiante est favorable au développement fongique. De ce fait, nous allons cueillir en nous dirigeant vers le Marais, plusieurs variétés.

Olivier a été le premier à détecter des bolets à pied rouge (Neoboletus erythropus), excellent comestible lorsqu'il est bien cuit.

Voilà que quelques minutes plus tard, Bernadette aperçoit au pied d'un arbre un vrai bouchon de champagne (pas le cèpe de Bordeaux, mais celui dérivé du chêne-liège).

L'étang du Marais a perdu une grande partie de son eau. Auprès d'un petit ruisseau, Jean-Pierre et Michel assistent aux difficultés de poissons tentant de gagner des trous plus profonds.

Dans la végétation ambiante, de minuscules chanterelles vestiges de cueilleurs indélicats sont là pour montrer l'absurdité de tels actes. Des pholiotes ridées (Rozite caperata), bon comestible méconnu, sont présentes selon différentes tailles, nous trouverons aussi plusieurs espèces de russules.

Avec ce premier lot, Jean-Marc qui a apporté son ardoise fera une mini exposition mycologique avec révision d'espèces.

Un débat s'engagera sur le sujet bolet ou cèpe. En allant flâner sur le net, les réponses données ne sont pas identiques. Le nom "cèpe" viendrait du gascon "cep" qui signifie "tronc". Selon la classification Linnéenne, les Cèpes sont des Bolets appartenant au genre Boletus et à la section Edules. Seules quatre variétés de Bolets sont appelées Cèpes (Cèpe de Bordeaux, Cèpe d'été, Cèpe des pins et Cèpe bronzé).

Guillaume Eysartier et Pierre Roux, dans la 4ème édition du guide des champignons de France et d'Europe (la référence prônée par les différentes fédérations et sociétés mycologiques) concluent par ces mots : " Il est certain que certains des noms choisis s'effaceront face à d'autres, que de nouveaux apparaitront sans doute... tel est le cheminement de la science parfois difficile à suivre."

Autour de ce circuit plat, des disques en bois poèmes Haïku (le haïku japonais est un poème très court de 17 syllabes, qui immortalise un instant et l’émotion qui s’en dégage. Véritable hymne à la vie, le haïku célèbre l’impermanence des choses. Les contrastes et les particularités de cette forme de poésie en font un art unique) interpellent :

- Ballet automnale; Étoile accrochée à un fil d'arachnide, Tu fais danser les ors de l'érable jusqu'à tomber d'épuisement. 

- Que restera t-il du premier éveil amoureux de la chenille quand elle deviendra papillon ?

- Il faut vieillir pour apprécier les parfums de la mousse et de l'humus. Vieillir et être prêt à finir sous terre. Ô fragrances boisées du dernier soupir.

A l'issue de toutes ces réflexions, il est temps d'affronter un sentier de raccourci digne d'une séance accélérée de musculation, pour nous diriger au plus court vers la cabane Bonnet. 

Ceux qui n'ont plus les jambes de leur jeunesse vont souffrir !

Enfin la route ! Maintenant il faut redescendre pour retrouver le sentier des gardes et nous passerons par les crêtes. De nouveaux champignons s'invitent dans ce parcours, le satyre puant, la calocère visqueuse, russule émétique, polypore. 

Jean-Luc montrera un bouquet de girolles, puis ce sera au tour de Bernadette de concrétiser le prémisse matinal du bouchon par la cueillette du seul cèpe de Bordeaux que nous avons partagé en 15 parts pour l'apéritif du pique-nique.
Les bolets à beaux pieds ou bolets amers sont nombreux....

A 12H15, 14 sociétaires s'étaient attablés devant la cabane. La voix de Jacques à la recherche du rendez-vous nous est parvenue. Lorsqu'il est arrivé, il était très heureux, un secteur empli de fougères et non exploré a révélé plusieurs bolets à pied rouge, sacré Jacquot !

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samedi 13 août 2022

Sortie du 13 août 2022 au Lac de la Thuile


Si la situation perdure, peut-être faudra t-il changer le nom de notre association ! 

En 2022, rares ont été les sorties permettant aux mycologues de cueillir des champignons.

Pour autant, le moral n'est pas en berne et ce 13 août, nous étions 13 participant·e·s pour cette randonnée autour du lac de la Thuile dans le massif des Bauges en Savoie.

Nous voulons rassurer la municipalité, aucun de nos sociétaires n'a bravé l'interdit consistant à marcher sur l'eau du lac gelé, contrairement aux différentes incivilités décrites sur le panonceau de la commune.

La température extérieure a oscillé entre 24 et 29° sur la période de 10H à 16H. Nous avons bien remarqué que les colchiques faisaient partie des rares fleurs présentes. Les paroles de la chanson de Eddy Louiss commencent par : 

La feuille d'automne emportée par le vent 

En rondes monotones tombe en tourbillonnant 

Colchiques dans les prés fleurissent, fleurissent 

Colchiques dans les prés, c'est la fin de l'été 

L'origine du nom de La Thuile remonte à l’époque de la conquête romaine, quand la route consulaire des Gaules parcourait entièrement le territoire valdôtain, en franchissant la chaîne des Alpes dans sa partie plus occidentale par le biais de l’Alpis Graia (le Col du Petit-Saint-Bernard). 

À cette époque-là, le village s’appelait Ariolica. Ce toponyme a probablement une origine celtique, étant le résultat de la fusion de " ar ", qui signifie " hauteur ", et " lica ", " lumière ", donc " lumière sur le mont ". 

Après la chute de l’Empire Romain La Thuile fut annexée au Royaume des Francs (575 apr. J.-C.) et devint ensuite partie du Royaume de Bourgogne au Xe siècle en prenant le nom de Thuilia. 

Le village passa sous les domaines de la Maison de Savoie, fondée au XIe siècle par Humbert aux Blanches Mains, Comte de Valdigne, jusqu’à l’annexion au Royaume d’Italie (1861). 

Le nom actuel, La Tchoueuille en patois – langue franco-provençale qui réunit les communautés autour du Mont-Blanc – remonte au 1760. Il fut temporairement substitué par Porta Littoria pendant la période fasciste.

L’étymologie fait remonter l’origine du nom au latin tegula (tuile). En effet, en patois on utilise le mot " thuile " pour indiquer les " lose ", des plaques de pierre autrefois extraites à Pont Serrand et sur le Mont du Parc utilisées encore aujourd’hui pour couvrir les habitations. 

Nous ne dirons pas que le pressoir ci-contre remonte à cette époque.

Si le nom commun des habitants du lac est bien les poissons (des cartes de pêche à la journée sont disponibles à l'auberge), celui des personnes physiques  sont les thuillards et thuillardes. 



Nous avons bien gravi les 200 mètres de dénivelé, fait un coucou aux vaches charollaises. 

Le col du Rocher de Manettaz est réputé pour être un point de vue sur les chaînes de la Lauzière, Belledonne, Chartreuse et les vallées de l'Isère et du Grésivaudan, mais il manque surement un aménagement pour mieux admirer le panorama.

La fraicheur poussait à la sieste après le pique-nique. Là-haut, dans le ciel, ce n'était pas les oiseaux qui animaient l'espace, mais 3 parapentes tournoyant au-dessus de nos têtes.

Ce lac du massif des Bauges est équivalent à presque 5 fois l'étang de l'Ovalie à Sassenage; il est chouette.  80 kilomètres séparent les étendues d'eau, du coup, ce n'est pas la porte à côté !

Le four à pain traditionnel fonctionne encore parfaitement, à notre arrivée, nous avons cru que les odeurs de cuisson provenaient de cette bâtisse. 

Le pot de l'amitié à l'auberge a été un moment apprécié. 

La voiture de Martine et Michel, grâce à la ficelle utilisée pour faire revenir la pédale d'embrayage en position haute, nous a permis de rentrer à bon port.

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